Réalisations visuelles

[ INSTALLATIONS VISUELLEs ]

Lostery 3 - Errant Sound 2022

Écouter Ipso primero (oeuvre électroacoustique 6 canaux diffusée avec l'installation visuelle)
YouTube - Vidéo d'animation
Portfolio de l'installation (PDF)

Ces photographies de l'installation ont été prises lors de la création allemande à la galerie d'art sonore Errant Sound (Berlin-DE).

L'installation visuelle Lostery 3 utilise le même type de présentation que Lostery 2. Elle est destinée à créer un environnement dans lequel l'oeuvre musicale Ipso primero pour électronique est diffusée.

Le titre Lostery condense les mots anglais « lost » (« perdu ») et « Lottery » (« loterie »). Il exprime donc un état d’esprit plutôt pessimiste selon lequel ce qui a été mis en jeu débouche le plus souvent sur un résultat perdant.
Il rend compte de la crise sociale et économique que nous traversons depuis déjà plusieurs années et de l’inégalité croissante entre les individus.

Lostery interroge deux paramètres structurels qui ont une influence significative sur nos vies - d’une part, les rouages de la machine sociétale dans laquelle nous sommes immergés et qui conditionne nos destinées pour une bonne part, et d’autre part, la notion de hasard. Celui-ci intervient dans le parcours que nous pourrons ou ne pourrons pas emprunter. Il distribue les individus du côté des plus ou moins chanceux ou malchanceux selon le système socio-politique et économique du pays dans lequel ils sont nés (plus ou moins favorisé et égalitaire), leur vie dans un pays en guerre ou en paix, le niveau socio-culturel de la famille dans laquelle ils sont élevés, la possibilité d’étudier ou pas, la plus ou moins grande liberté de choix qui leur est accordée, etc.

Alors que l'installation Lostery 2 comprenait des éléments visuels et des objets en relation avec la loterie, Lostery 3 se réfère au poker. La machinerie abstraite animée projetée sur un écran est composée de motifs graphiques imbriqués qui évoquent un circuit complexe en mouvement. Comme dans l'installation précédente, ce contrepoint visuel à la mécanique sonore de la pièce propose un système binaire, mais cette fois-ci avec des motifs blancs sur fond noir au lieu de motifs noirs sur fond blanc. Ces jeux de hasard et d'argent nous placent dans une position de gagner (« jackpot ») ou de perdre (« jack shit », « rien » en argot). C'est quitte ou double, tout ou rien.

Dérivés d'objets réels (une mallette de poker avec des dés et des jetons), les objets fabriqués (disques peints de différentes dimensions, petits cubes en bois peints) semblent proliférer dans l'espace et envahir la salle, reflétant ainsi les gestes et l'état d'esprit fiévreux et obsessionnel des joueurs immergés dans le jeu.

Qu’est-ce que la chance ? Naît-on du bon ou du mauvais côté ? Dans quelle mesure peut-on véritablement décider de sa vie ? On discerne le désespoir tout autant que l'espérance dans cette compulsion à jouer à ces jeux et à tenter de changer sa vie quotidienne et sa destinée.

L’accumulation des connexions sonores et visuelles induit la perception d’un tout cinétique et bruitiste où les frontières entre la mécanique psychique et celle des objets disparaît. Quelle place est-il possible de trouver dans un tel système ou au contraire, comment est-il possible de faire un pas de côté et de s’en extirper ?

Gesso ; peintures acryliques (noire, blanche) ; couteaux à peindre et pinceaux ; marqueurs acryliques (blanc, noir) ; triptyque de peintures (3 toiles en coton : 50x100 cm) ; objets fabriqués : 34 disques de polystyrène peints (diamètre variant entre 10cm et 25cm) ; 20 petits cubes en bois peints ; environ 20 petits jetons en plastique blanc décorés ; 10 mini dés à jouer décorés ; mallette de poker en métal noir avec jetons et dés à jouer ; vidéo d'animation de 9'20 (dessin numérique) avec musique, projetée en boucle sur un écran ou un mur blanc (1980x1020 px).

Clara Maïda, novembre 2022

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