arrow_leftRetour au catalogue

Mutatis mutandis


Durée : 12'56.
Effectif instrumental : 12 cordes amplifiées.
Date de composition : août 2008.

Commande : SACEM et festival KLANG !.
Avec le soutien du NETZWERK NEUE MUSIK, KULTURSTIFTUNG DES BUNDES (Hambourg, DE).
Création mondiale : ensemble RESONANZ (dir. Stefan GEIGER). Festival Klang ! (Hambourg, DE), 28/09/2008.

 

2008

Partition Mutatis mutandis par Clara Maïda

 

[ 12 cdes ampl ]

Notice de programme

Le titre Mutatis mutandis est une locution latine qui signifie littéralement : « ce qui doit être changé étant changé ». Elle indique qu'une fois les changements nécessaires effectués, on peut faire un rapprochement de fond entre deux situations si l'on met de côté leurs détails et leur contexte spécifique.
J’ai effectué une sorte de glissement sémantique et j'ai interprété cette locution de la façon suivante : « ce qui doit être changé étant changé, quelle nouvelle situation peut être engendrée par ces changements ? ».

Le mot latin étant à l’origine du mot « mutation », j’ai choisi de faire subir au matériau sonore différents types de mutations qui évoquent les mutations  génétique.
Une mutation est une modification irréversible et héréditaire de l’information génétique. Elle peut être induite par une erreur de copie du matériel génétique au cours de la division cellulaire ou par une exposition à des agents mutagènes (radiations, virus, etc.).

Toute la pièce explore un processus de mutation des objets et des situations musicales. Certains éléments sonores sont dupliqués, mais leur duplication n’est pas tout à fait identique. Ces modifications se manifestent à un niveau minimal (dimension quasi « cellulaire » du son). Ces « erreurs » ou ces glissements microscopiques (qui opèrent au niveau de micro-intervalles ou de micro-durées) induisent ainsi une migration des éléments sonores dupliqués et une plasticité de la matière musicale globale car l’addition de minuscules, mais multiples, bouleversements a un impact sur le devenir formel.

Bien que des situations différentes et des matériaux hétérogènes se juxtaposent (telles les séquences d’un montage cinématographique en parallèle), l’unité de cet organisme sonore persiste car elle ne repose pas sur les constituants des matériaux et situations, mais plutôt sur la façon dont leurs connexions sont traversées et affectées par cette force de changement, cette instabilité structurale, cette prolifération mutationnelle du matériau.

Cette mutation-migration du matériau sonore s’opère non seulement sur le plan musical proprement dit (dans le champ des hauteurs ou sur le plan des durées, par exemple) mais également sur le plan spatial. Les éléments se déplacent d’un instrument à l’autre, de proche en proche ou par rebonds stéréophoniques, d’un endroit de la scène à l’autre. Leur duplication mouvante s’inscrit dans le cadre d’une écriture de l’espace très rigoureuse et contribue à la sensation d’une matière musicale sans cesse diffractée, instant après instant, d’un point à l’autre de l’espace scénique.

Clara Maïda, août 2008

Mutatis mutandis - Partition - Page 24

Retour haut de page