Ipso facto
2ème partie de Psyché-Cité/Transversales, triptyque pour ensemble et électronique et 1ère partie d'in ipso tempore, cycle pour électronique.
Durée : 9'34.
Effectif instrumental : électroacoustique (7 canaux).
Date de composition : septembre 2007.
MUSICA NOVA 2008 - Finaliste (Prague, CZ).
Commande : BERLINER KÜNSTLERPROGRAMM du DAAD.
Résidence : STUDIO ÉLECTRONIQUE de la TECHNISCHE UNIVERSI¨TÄT (Berlin, DE).
Création mondiale : Festival Fünf + 1 (TECHNISCHE UNIVERSITÄT), Kleiner Wasserspeicher de Prenzlauer Berg, Berlin (DE), 21/09/2007.
Autres concerts : Akademie der Künste, If The Berlin Wind Blows My Flag (Berlin, DE), 26/10/2023. Festival Heroines of Sound (Berlin, DE), 09/12/2016. 3rd International Csound Conference, Teatro Soli (Montevideo, UY), 24/11/2015. BIFEM (Bendigo-Melbourne, AS), 06/09/2014. Instituut voor Sonologie, Conservatoire Royal de La Haye (NL), 28/10/2009. Studio Électronique de la Technische Universität (Berlin, DE), 15/10/2009. Festival ElectroVisiones (Mexico City, MX), 26/06/2009. Festival EMUFest (Rome, IT), 24/11/2008. Festival Música Viva (Lisbonne, PT), 23/09/2008.
Notice de programme
Ipso facto est le deuxième volet du cycle de pièces pour instruments et électronique Psyché-Cité/Transversales.
« ipso facto » est une locution latine qui signifie « par le fait même », « par voie de conséquence, automatiquement ». Mais ce qui advient automatiquement dans cette pièce, paradoxalement, c’est l’absence d’automatisme. Par voie de conséquence, les évènements sonores s’articulent les uns aux autres, suivant leur propre logique, entraînés dans une sorte de tourbillon qui comporte cependant quelques stases.
Dans la première pièce du cycle, Fluctuatio (in)animi, le discours musical était fondé sur une dialectique entre la possibilité de ramifications, la création de nouveaux trajets et l’attraction irrésistible, par moments, vers une polarisation figée emprisonnant les mouvements sonores dans une réitération mécanique et retournant toujours vers le même axe.
Dans Ipso facto, il n’y a plus d’opposition entre élasticité et rigidité. On est dans un espace agité de vibrations, circulaire et fluide, et le lieu de création de la pièce a joué un rôle dans le choix d’un tel espace (le réservoir d’eau - Kleiner Wasserspeicher - de Prenzlauer Berg à Berlin).
J'ai cherché à évoquer un espace clos, coupé du monde extérieur, vide et constitué de galeries (un peu comme celui des égouts).
Les mouvements sonores miment la façon dont les sons peuvent se répercuter sur les parois, tournoyer, ricocher d’une surface à une autre, se diffracter en engendrant des trajectoires multi-directionnelles ou, au contraire, se distendre, perdre leurs contours, fusionner dans un lieu où la réverbération est très importante.
Le discernement entre proximité et distance devient difficile. Certains sons semblent très précisément dessinés, d’autres sont plus flous, comme distordus par un voile, ou déformés, rappelant la perception auditive altérée que l’on peut avoir quand on est immergé dans l’eau.
Des gestes musicaux reviennent de façon insistante (le glissement, le tournoiement, le rebond), et tracent des courbes et des volutes abstraites toujours plus rapides.
Comme dans les deux autres pièces du cycle, mon objectif était d’élaborer un son hybride évoquant à la fois un espace urbain et une entité organique, le monde des objets et le monde vivant.
Frottements, raclements, craquements, râles, bruits de chaînes traînées et mécanismes mis en mouvement, rebonds d’objets métalliques, tous ces sons composent un espace qui subit de nombreuses torsions et dont on ne peut identifier s’il se réfère à l’extérieur ou à l’intérieur du corps.
Clara Maïda, septembre 2007
Photographie de Hauptbahnhof, Berlin (DE) © Clara Maïda, 2007